|
|
||
|
DB HENRI HL. [l589] 381
furent occis. Et l'allant voir le Roy, et lui disant : «Ma-« dame, je suis maintenant seul roy, je n'ai plus de « compagnon. — Que pensez - vous avoir fait? lui ré-« pondit-elle. Dieu veuille que vous en trouviez bien ! « Mais au moins, mon fils, avez - vous donné ordre « à l'assurance des villes, principalement d'Orleans? « Si ne l'avez fait, faites-le au plutôt : sinon il vous « en prendra mal; et ne faillez d'en avertir le légat « du Pape, par M. le cardinal de Gondi. » Elle se fit porter ensuite, toute malade qu'elle étoit, au cardinal de Bourbon, qui étoit malade et prisonnier, qui, dès qu'il la vit : a Ah ! madame, dit-il la larme à l'œil, ce « sont de vos faits, ce sont de vos tours, madame; « vous nous faites tous mourir. » Desquelles -.paroles elle se mût fort; et lui ayant répondu qu'elle prioit Dieu de la damner si elle y avoit jamais donné ni sa pensée ni son avis, sortit incontinent, disant : «Je n'en « puis plus, il faut que je me mette au lit. » Comme de ce pas elle fit,et n'en releva; ains mourut la veille des Roys, jour fatal à ceux de sa maison : car Alexandre de Medicis fut tué à ce jour, et Laurent de Medicis et autres moururent.
Ceux qui l'approchoient de plus près eurent opinion que le déplaisir de ce que son fils avoit fait lui avoit avancé ses jours, non pour amitié qu'elle portat aux deux freres, qu'elle aimoit à la florentine, c'est-à-dire pour s'en servir, mais parce qu'elle voyoit par ce moyeu le roy de Navarre son gendre établi; [qui étoit tout ce qu'elle craignoit plus au monde,] comme celle qui avoit juré sa ruine. Toutesfois les Parisiens crurent qu'elle avoit donné occasion et consentement à Ia mort des princes lorrains; et disoient les Seize que si on appor-
|
||
|
|
||
|
Digitized by
|
||
|
|
||